L’évaluation des « soft skills » par les cabinets de recrutement
Les principales raisons pour faire appel à un cabinet de recrutement sont, de façon générale, les suivantes :
- Lorsque l’entreprise a des difficultés à trouver elle-même les candidats adéquats
- Lorsqu’elle veut gagner temps
- Lorsqu’il n’existe pas en interne une personne compétente pour recruter
- Lorsque les profils recherchés sont très spécifiques
- Lorsque les profils recherchés sont de niveau « top management »
- Lorsque l’entreprise souhaite maintenir une confidentialité extrême
Les entreprises vont donc recourir à des cabinets de recrutement pour l’une et/ou l’autre des raisons invoquées ci-dessus. Cependant, une autre raison qui est rarement mentionnée par les entreprises et qui devrait faire partie de « l’ADN » des cabinets de recrutement est leur capacité à identifier et évaluer les « soft skills » des candidats.
LES « SOFT SKILLS » et LES « HARD SKILLS »
Complémentaires aux compétences techniques (« hard skills »), les « soft skills », compétences d’ordre plutôt comportementales, sont de plus en plus valorisées par les entreprises. Beaucoup d’entre elles affirment même accorder autant d’importance aux « soft skills » qu’aux « hard skills ». Quelques exemples de « soft skills » actuellement recherchées sont : la capacité à communiquer efficacement et à influencer, l’intelligence émotionnelle, le leadership, la pensée critique, la résolution de problèmes complexes, la créativité ou l’originalité.
LES « SOFT SKILLS », « ADN » DES CABINETS DE RECRUTEMENT ?
Lorsqu’une entreprise fait appel à un cabinet de recrutement, elle devrait attendre de la part de ce dernier qu’il soit en mesure d’évaluer les « soft skills » des candidats puisque les compétences techniques sont validées souvent par un responsable de service à l’intérieur de l’entreprise, qui d’ailleurs, est la personne la plus éligible pour l’effectuer en raison de la maîtrise technique de son métier ou de son domaine. Les cabinets de recrutement peuvent, certes, valider quelques compétences techniques telles que la maîtrise des langues étrangères, la connaissance des outils bureautiques (la suite Office par exemple), etc., mais n’ont pas la capacité de toutes les évaluer, car la mise en place de tests de connaissance technique pour tous les métiers s’avère impossible, d’autant plus si le cabinet de recrutement est généraliste.
COMMENT ÉVALUER LES SOFT SKILLS ?
Même si elles sont un enjeu majeur du recrutement avec les évolutions des métiers, les « soft skills » restent encore difficiles à appréhender. Pour évaluer les « soft skills », il faut prendre en compte les éléments de personnalités, les motivations, mais aussi tout ce qui est lié aux dispositions du candidat à pouvoir interagir de manière fiable, respectueuse et en confiance avec les autres. Il est également important d’évaluer ses capacités à s’adapter à des situations complexes, critiques ou inattendues.
Indiquer des soft skills dans l’offre d’emploi est utile, mais il faut les contextualiser pour permettre aux candidats de comprendre les enjeux du poste et ce que recouvre plus précisément chaque « soft skill ». S’outiller d’un test d’intelligence émotionnelle et/ou d’un test de personnalité est un moyen d’évaluer les « soft skills », mais comme pour tout test, une discussion sur les résultats, que l’on pourrait appeler « séance de débriefing » est indispensable avec le candidat. En outre, les « assessment centers » qui permettent d’observer les réactions des candidats en situation peuvent aider à détecter ces « soft skills ». Si ces dispositifs accélèrent la présélection, les entretiens restent décisifs pour confirmer les « soft skills ». L’entretien de recrutement permet d’observer si l’attitude du candidat est en phase avec son discours, de commenter son CV, d’approfondir ses expériences, ses talents relationnels, sa capacité à réagir et son état d’esprit.
Enfin, il convient d’auditer régulièrement ses derniers recrutements : pourquoi ont-ils été un succès ? Identifier les éléments clés qui ont fait la différence permet d’apprendre à recruter les « soft skills » indispensables pour chaque fonction au sein d’une entreprise donnée.
En conclusion, la réelle plus-value pour une entreprise de passer par un cabinet de recrutement réside dans la capacité de ses recruteurs à réaliser une évaluation juste des « soft skills » détenus par les candidats.